mise à jour le 13 Avril 2018
J'ai photographié une exposition au Forum
National de l'ESS à Niort, le 19 Octobre 2017 en 12 panneaux :
Pablo Servigne : "La loi du plus fort est un mythe" - Entretien - 26/12/2017 - Pablo Servigne, propos recueillis par Catherine André
❐ Pablo Servigne Chercheur indépendant, ingénieur agronome et docteur en biologie.
Les biologistes Pablo Servigne et Gauthier Chapelle viennent de
publier "L’entraide, l’autre Loi de la Jungle" (Ed. Les Liens qui
Libèrent) et démontrent, nombre d’études scientifiques sur
le monde vivant à l’appui, que l’entraide, la coopération, la
solidarité jouent un rôle déterminant dans l’évolution et
qu’il en est de même chez les humains. Démonstration.
Dans votre dernier livre "L’Entraide, l’autre loi de la jungle", vous
montrez que la mythologie de "la loi du plus fort", qui a fait émerger
une société devenue toxique, n’a finalement pas de fondements solides
dans le monde du vivant…
▶︎ On nous a fait croire pendant des siècles que la compétition était
naturelle, et que c’était la seule loi du monde vivant. On nous a aussi
fait croire qu’il était bon que notre société se soumette à cette
"loi". Or, non seulement la compétition poussée à l’extrême est
invivable pour les individus et dangereuse pour la survie d’une
société, mais nous nous sommes rendu compte que l’entraide
jouait un rôle majeur dans l’évolution biologique et dans les
interactions entre les êtres vivants.
...
"Les biens communs nous offrent davantage de liberté et de pouvoir que ne le font l’État et le marché" - Alternative - par Olivier Petitjean, 23 avril 2014 - Photo : CC Bindalfrodo
Qu’y a-t-il de commun entre une coopérative, un potager partagé, un
collectif de hackers ou une communauté autochtone gérant une forêt ?
Tous "agissent et coopèrent avec leurs pairs, de manière
auto-organisée, pour satisfaire leurs besoins essentiels", explique
David Bollier. Ce chercheur états-unien et militant infatigable des
biens communs nous invite à ne plus être des "créatures du marché", des
consommateurs isolés sans autre pouvoir que de voter occasionnellement,
mais à devenir plutôt des "commoneurs" : des acteurs d’un système de
production, de relations sociales et de gouvernance alternatif au
néolibéralisme.
La notion de "biens communs" attire de plus en plus l’attention et
l’intérêt de divers acteurs du changement social. Qu’il s’agisse
d’écologie, de défense des services publics, de culture ou de
technologie, les biens communs – ou, plus simplement, les "communs" –
ont pour principal attrait de dessiner une alternative pratique aux
logiques de commerce et de contrôle, mettant l’accent sur la
coopération et le partage, et redonnant du pouvoir et de l’autonomie
aux simples citoyens.
La notion de "biens communs" est invoquée à propos de choses très
différentes entre elles, depuis la gestion collective des ressources
naturelles jusqu’à Linux et Wikipedia, en passant par la préservation
des traditions indigènes, les services et infrastructures publics, les
coopératives et l’économie solidaire, les jardins partagés et les AMAP…
Difficile parfois de trouver un fil conducteur.
David Bollier, chercheur indépendant et militant états-unien, se
consacre depuis une douzaine d’années à l’enjeu des communs, dialoguant
aussi bien avec les pionniers du logiciel libre ou des licences
Creative Commons qu’avec des groupes de paysannes indiennes ou des
représentants de peuples indigènes.
...
C'est quoi ta conception des communs ? - 26 mars 2018 - Maïa DEREVA
Il y a peu, j'ai été contactée par les organisateurs d'un événement lié
aux communs1. Comme je n'étais pas disponible pour m'y rendre, on m'a
posé la question suivante :
"Voudrais-tu nous transmettre un document qui pourrait incarner ta conception des communs ?"
Il est difficile pour moi de répondre à cette question car j'ai une
posture quasi "extérieure" au monde des communs, ou plutôt, je me sens
comme une journaliste en immersion. Aussi, il me semble ne pas avoir de
conception personnelle des communs. J'observe ce milieu, je constate
les différentes pratiques et valeurs qui y ont cours en participant
activement aux différents projets, mais je ne saurais dire ce qui selon
moi relève ou non des communs, ni pourquoi, sans me heurter rapidement
à des contradictions.
J'aurais tendance à penser que la plupart des discours théoriques et/ou
militants sur le sujet sont des conséquences plus que des causes, c'est
à dire que, dans le cadre d'une pensée complexe2, je dirais que le
fonctionnement en "mode commun" re-émerge tout simplement sur le
terrain parce qu'il est nécessaire dans un contexte
d'effondrement3 (environnemental, social, économique,...) en
cours. Cette re-émergence se fait donc selon la sensibilité de chacun⋅e
(avec colère, engagement, militantisme ou sérénité) mais peut-être
est-elle inéluctable ? Elle va aussi sans doute se faire à des rythmes
différents : les commoners actuels seraient les "early adopters"4 d'un
mouvement plus vaste qui s'annonce ? Les études universitaires (celles
d'Elinor Ostrom5 en tête) observent ces pratiques, les mettent en mots,
mots qui sont ensuite vulgarisés et reviennent vers le terrain, ce qui
provoque probablement une boucle de rétroaction, parmi d'autres : les
pratiques de commoning se diffusent encore plus.
Mais de quoi parle-t-on lorsqu'on évoque la "pratique des communs" ?
C'est bien là que le bât blesse. Car si l'on semble s'entendre à peu
près sur la définition générique "commun = ressource + communauté +
règles", celle-ci ne dit rien de la qualité de la gouvernance à mettre
en place pour édicter les dites-règles. Il est toujours délicat de
distinguer des catégories par le simple truchement d'une observation
empirique et subjective, mais je vais tout de même tenter de le faire
pour partager ce que j'ai constaté.
...
Les Communs (au 22 Octobre 2017) - ❐ Cet article est une ébauche concernant environnement, droit et économie.
⚠︎ Ne doit pas être confondu avec la notion de bien commun en philosophie ou la notion de biens communs en économie.
Un commun est un système qui se veut le plus ouvert possible avec au
centre une ou plusieurs ressources partagées, gérées collectivement par
une communauté, celle-ci établit des règles et une gouvernance dans le
but de préserver et pérenniser cette ressource tout en ayant le droit
de l'utiliser.
Ces ressources peuvent être naturelles : une forêt, une
rivière ; matérielles : une machine-outil, une maison, une
centrale électrique ; ou immatérielle : une connaissance, un
logiciel.
Les communs interrogent donc la question de la propriété. Ainsi,
actuellement nous avons deux types de propriété : la propriété
publique et la propriété privée, les communs se placent comme une
troisième voie encore à explorer. Elinor Ostrom a d'ailleurs gagné un
Prix Nobel d’économie pour ses travaux sur les biens communs. Elle
parle de faisceaux de droit pour repenser la propriété commune. ...
Les communs ? - "Ce
sont de grands inconnus, et pourtant nous vivons tous grâce à eux. Ils
sont au fondement même de notre vie collective. Ce sont les biens
communs. L’air, l’eau, les savoirs, les logiciels et les espaces
sociaux, et bien d’autres choses qui rendent possible la vie
quotidienne et le bon fonctionnement de l’économie. De nombreux biens
communs sont cependant menacés – ils sont ôtés à la collectivité,
commercialisés, détruits de manière irréversible.
Au lieu de cela, ils devraient être
cultivés et développés. Nous avons besoin d’une nouvelle conscience de
l’importance de ces "choses qui nous sont communes". Sans eux, il n’y a
en effet pas de bien-être et pas de prospérité possibles. Les biens
communs ont besoin d’hommes et de femmes qui soient prêts à les
défendre et qui s’en sentent responsables. De nombreux problèmes de
notre époque pourraient être résolus si nous dirigions l’énergie et la
créativité dont nous disposons vers ce qui fonde notre richesse, ce qui
fonctionne, et ce qui aide les hommes et les femmes à développer leur
potentiel.
Le festival Temps des communs vise à
célébrer et à mettre au centre de l’attention publique, ces choses,
ainsi que les principes d’une "production par les pairs basée sur les
biens communs"."
➤ D’après Biens communs, La prospérité par le partage, Helfrich,Silke, Sachs Wolfgang, Kuhlen Christian. Licence BY.Sa.
Comment comprendre les "communs" : Elinor Ostrom, la propriété et la nouvelle économie institutionnelle - Autour
d’Ostrom : communs, droits de propriété et institutionnalisme
méthodologique - La démarche d’Ostrom : concepts, outils et méthodes
- How to understand the Commons: Elinor Ostrom, Ownership and the New Institutional Economics, Olivier Weinstein, Professeur en sciences économiques, CEPN, université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, weinstein@univ-paris13.fr
Résumé :
L’objet de cet article est d’analyser
la théorie institutionnaliste d’Elinor Ostrom, dans ses rapports à la
"nouvelle économie institutionnelle", et plus particulièrement aux
analyses qui, à la suite du papier de Coase sur les coûts sociaux,
donnent une place privilégiée à la question de la propriété. Cela nous
permettra de mettre en évidence des aspects essentiels de la
théorisation d’Elinor Ostrom, et les questions qu’elle soulève. Nous
procéderons en trois étapes. Nous rappellerons tout d’abord quelles
sont les références théoriques principales qui sont à la base de ses
analyses des ressources en pool commun (Common Pool Ressources), et qui
marquent certaines de ses orientations. Nous nous attacherons ensuite à
explorer les traits essentiels de l’institutionnalisme d’Elinor Ostrom,
confrontés au nouvel institutionnalisme. Pour cela, nous considérerons
tout d’abord ses analyses, originales et importantes, sur les règles et
les normes, et sa conception des comportements économiques, puis sa
théorisation des droits de propriété et des conditions de sélection des
formes de propriété et des institutions, dans la perspective d’une
confrontation à l’idée de "théorème de Coase généralisé". Cela nous
amènera, en conclusion, à des interrogations sur les conceptions
d’Ostrom sur les institutions et les communs, et à des axes possibles
de dépassement.
Elinor Ostrom : par-delà la tragédie des communs - Essais & débats Économie - par Juan Camilo Cardenas & Rajiv Sethi, le 11 octobre 2016, traduit par Arianne Dorval, traduit avec le soutien de la fondation Florence Gould - En
2009, Elinor Ostrom figure parmi les lauréats du prix Nobel d’économie
pour son analyse de la gouvernance économique, notamment en ce qui a
trait aux biens communs. Si ce choix en surprend plus d’un au sein de
la profession, sa quête de toute une vie pour comprendre les modalités
de gestion réussie des ressources communes est riche d’enseignements
pour notre avenir.
Elinor Ostrom 1(1933-2012) naît
en Californie, dans la tourmente de la Grande Dépression. Ses parents
ont des penchants artistiques – son père est scénographe et sa mère
musicienne – et aucun d’eux n’a de diplôme universitaire. Ostrom étudie
au lycée de Beverly Hills en tant que "fille de pauvres dans une école
de riches", selon la formule qu’elle emploiera plus tard, puis fait des
études de sciences politiques à l’UCLA.
Elle y obtient ensuite son doctorat dans le même domaine, après avoir été recalée du programme de troisième cycle en économie.
Elle obtient un premier poste
universitaire comme professeur à mi-temps à l’Université de l’Indiana,
où elle s’est installée afin d’accompagner son mari Vincent Ostrom.
S’ensuivent la titularisation, puis une série d’honneurs : la
présidence de l’American Political Science Association en 1996,
l’élection à la National Academy of Sciences en 2001, et le Prix de la
Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en
2009. Elle est la première femme présidente de l’APSA, et reste la
seule femme – mais aussi le seul politologue – à avoir remporté le prix
Nobel d’économie.
"Nous sommes en train de vivre une mosaïque d’effondrements" : la fin annoncée de la civilisation industrielle - Collapsologie - par Ivan du Roy, 8 juin 2015
- Sur les neuf frontières vitales au fonctionnement du "système Terre",
au moins quatre ont déjà été transgressées par nos sociétés
industrielles, avec le réchauffement
climatique, le déclin de la biodiversité ou le rythme insoutenable de
la déforestation. Transgresser ces frontières, c’est prendre le risque
que notre environnement et nos sociétés réagissent "de manière abrupte
et imprévisible", préviennent Pablo Servigne et Raphaël Stevens, dans
leur livre "Comment tout peut s’effondrer". Rappelant l’ensemble des
données et des alertes scientifiques toujours plus alarmantes, les deux
auteurs appellent à sortir du déni. "Être catastrophiste, ce n’est ni
être pessimiste, ni optimiste, c’est être lucide". Entretien.
PDF
Cet entretien date de Juin 2015....
&
Labouratory - 13th October 2017, by George Monbiot, published in the Guardian, 11th October 2017 - http://www.monbiot.com - We should use the political space being opened by the Labour resurgence to develop a new, participatory economy.
We are still living in the long 20th Century. We are stuck with its
redundant technologies: the internal combustion engine; thermal power
plants; factory farms. We are stuck with its redundant politics: unfair
electoral systems; their capture by funders and lobbyists; the failure
to temper representation with real participation.
And we are stuck with its redundant economics: neoliberalism, and the
Keynesianism still proposed by its opponents. While the latter system
worked very well for 30 years or more, it is hard to see how it can
take us through this century, not least because the growth it seeks to
sustain smacks headlong into the environmental crisis.
Sustained economic growth on a planet that is not growing means
crashing through environmental limits: this is what we are witnessing,
worldwide, today. A recent paper in Nature puts our current chances of
keeping global heating to less than 1.5°C of at just 1%, and less than
2° at only 5%. Why? Because while the carbon intensity of economic
activity is expected to decline by 1.9% a year, global per capita GDP
is expected to grow by 1.8%. Almost all investment in renewables and
efficiency is cancelled out. GDP, the index that was supposed to
measure our prosperity, instead measures our progress towards ruin.
But the great rupture that began in 2008 offers a chance to change all
this. The challenge now is to ensure that the new political movements
threatening established power in Britain and elsewhere create the space
not for old ideas (such as 20th Century Keynesianism) but for a new
politics, built on new economic and social foundations. ...
Ce
texte me semble suffisamment important pour que j'en livre (dans le
PDF) une traduction (non littéraire) et y ajoute des liens afin de
renseigner sur la "Doughnut Economy" telle que définie par Kate
Raworth. J'ajoute ci-après une autre chronique de George Monbiot qui
date de 2012 et introduisait la problématique posée à l'époque par
Oxfam.
Ci-dessous, le "plan d'une transition vers les Commons" proposé à la ville de Gand (Ghent), Belgique.
A Commons Transition Plan for the City of Ghent - Special Reports - Michel Bauwens and Jurek Onzia, September 08, 2017 - The context and structure of the report
❐ Executive summary by Michel Bauwens (P2P Foundation, research) and Yurek Onzia (project coordination)
☞ This study was commissioned and financed by the City of Ghent,
a city in northern Flanders with nearly 300,000 inhabitants, with the
support of its mayor Daniel Termont, the head of the mayor’s staff, the
head of the strategy department, and the political coalition of the
city which consists of the Flemish Socialist Party SPA, the Flemish
Greens (Groen) and the Flemish Liberal Party (Open VLD).
☞ The request was to document the emergence and growth of the commons
in the city, to offer some explanations of why this was occurring, and
to determine what kind of public policies should support commons-based
initiatives, based on consultation with the active citizens in Ghent.
La "doughnut economy" en 2 schémas (doughnut # beignet, du fait que la zone idéale, en vert, se trouve au milieu) :
The safe & just space for humanity # l'espace sûr et équitable où l'humanité peut vivre
Regenerative and distributive economy # dans une économie soutenable (régénératrice et distributive)
Lire ce schéma :
❐
tout
humain a le droit à un niveau moyen de bien-être qui se fonde sur la
satisfaction d'un nombre donné de droits et besoins élémentaires : on
les trouve à l'intérieur du cercle intérieur -- eau, nourriture, santé,
instruction, revenu et emploi, paix et justice, voix en politique,
équité sociale, équité des genres (sexes), logement, accès aux réseaux,
énergie. ces critères ne sont satisfaits que s'ils atteignent la zone
verte;
❐
respecter ce bien-être pour
chacun des 7,5 milliards d'individus (bientôt 9) qui vivent sur la
planète crée un ensemble de pressions sur l'environnement et les
ressources, pressions qui peuvent rapidement devenir des menaces :
elles peuplent le cercle extérieur. Elles sont définies au nombre de 9
et 4, qui dépassent la zone verte, ont déjà été mesurées et labellisées
"dangereuses pour l'humanité".
❐
la couronne verte définit ainsi la zone idéale de bien-être, elle doit être équitable dans l'idéal.
❐
le deuxième schéma montre, en rouge :
les
manques dans le cercle intérieur (les déficits et inégalités)
(shortfalls) > ce que l'humanité se doit d'atteindre pour tous;
les
dépassements et excès dans le cercle extérieur : les menaces
(overshoots) > ce que l'humanité aurait du maîtriser, contenir...
Is protecting the environment incompatible with social justice? - Global development - George Monbiot's blog - George Monbiot, Monday 13 February 2012 - When Oxfam investigates the question of whether environment conflicts with development, we should take notice
It is the stick with which the greens are beaten daily: if we spend
money on protecting the environment, the poor will starve, or freeze to
death, or will go without shoes and education.
Most of those making this argument do so disingenuously: they support
the conservative or libertarian politics that keep the poor in their
place and ensure that the 1% harvest the lion's share of the world's
resources.
Journalists writing for the corporate press, with views somewhere to
the right of Vlad the Impaler and no prior record of concern for the
poor, suddenly become their doughty champions when the interests of the
proprietorial class are threatened. If tar sands cannot be extracted in
Canada, they maintain, subsistence farmers in Africa will starve. If
Tesco's profits are threatened, children will die of malaria. When it
is done cleverly, promoting the interests of corporations and the
ultra-rich under the guise of concern for the poor is an effective
public relations strategy.
Even so, it is true that there is sometimes a clash between
environmental policies and social justice, especially when the policies
have been poorly designed, as I argued on this blog last month.
But while individual policies can be bad for the poor, is the
protection of the environment inherently incompatible with social
justice? This is the question addressed in a discussion paper published
by Oxfam on Monday. ...
The doughnut of justice: A new way to think about growth
- Climate Change - By David Roberts, on February 22, 2012 - Of
all the subjects that haunt the climate conversation, none is so vexed
as growth.
The details are complex, but the dilemma is simple: Growth seems to
improve humanity’s quality of life and drive ecological overshoot at
the same time.
On one hand, economic growth leads to poverty reduction, better health,
technological innovation, and (local) environmental improvement. On the
other hand, it has pushed us into the red zone on climate and a number
of other global ecological indicators. Humanity’s lot steadily improves
while biophysical systems are pushed closer to the edge. It’s a sticky
wicket. Pro-growth and anti-growth types often seem involved in
entirely separate conversations, passing like ships in the night. How
can we reconcile their perspectives?
Last week, researcher Kate Raworth of Oxfam International proposed a
new framework for understanding how human development and ecological
boundaries fit together. Happily, it’s a doughnut.
"Le rêve d’une démocratie automatique, c’est fini" -
Mis en ligne le 13/10/2017, William Bourton et Corentin Di Prima -
Cynthia Fleury plaide pour une citoyenneté "capacitaire", où chaque
citoyen serait formé pour participer aux affaires de la Cité. On
observe une grande demande citoyenne de plus grande participation dans
les institutions démocratiques ? A quoi l’attribuez-vous ?
► Je vais manquer d’originalité, mais la première chose, c’est le fait
qu’il y a une crise de la représentation. On peut même parler d’une
double crise. Une crise de la représentativité de la représentation, où
c’est plutôt la qualité et non l’idée de la représentation qui est
remise en cause – et on voit bien la marge de progrès qui peut être
accompli : plus de parité, plus de diversité, plus de société
civile, etc. Et puis une crise de la représentation elle-même. "Je n’ai
pas à être représenté, je me présente moi-même."
C’est nouveau car dans les démocraties occidentales la représentation a
d’abord été une conquête de liberté, dans le sens où vous n’êtes pas un
sous-citoyen si vous n’avez pas envie de vous occuper des affaires
publiques. Si vous avez envie de vivre votre vie privée, votre vie
privée est un sujet politique en soi, digne. Mais en même temps, de
fait, vous avez un sentiment "confiscatoire". ...
Cynthia Fleury: "Les citoyens doivent être mieux formés et informés"
- Mis en ligne le 14/10/2017, William Bourton et Corentin Di Prima -
Dans cet article, "Le rêve d’une démocratie automatique, c’est fini",
La philosophe française Cynthia Fleury plaide pour une citoyenneté
"capacitaire", où chaque citoyen serait formé pour participer aux
affaires.
Vous ne la verrez jamais chez Ruquier ou dans un de ces talk-shows qui
expédient la pensée et le débat aussi vite qu’un cheeseburger. À
l’arène médiatique, où nombre d’intellectuels contemporains s’abîment,
la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury préfère l’arène politique
et le terrain pour travailler ses thèmes de prédilection : la
démocratie, la citoyenneté et les nouveaux territoires que les
mutations technologiques ouvrent à l’homme et la femme du XXIe siècle.
Cette mise à distance volontaire des projecteurs des plateaux de
télévision ne l’a pas empêchée, alors qu’elle n’a que 42 ans, de se
forger une place solide dans le paysage intellectuel francophone. Elle
était à ce titre l’invitée d’honneur du colloque de rentrée du
parlement bruxellois, ce jeudi, sur le thème "Penser et construire la
ville citoyenne", à l’occasion duquel Le Soir a pu la rencontrer. ...
Common Wealth
- 2nd October 2017, by George Monbiot, published in the Guardian 27th
September 2017 - Hope lies with a great, neglected sector of the
economy, through which we can create a system that is neither
capitalist nor state communist.
Are you a statist, or a free marketeer? Do you believe that
intervention should be minimised, or that state ownership and
regulation should be expanded? This is our central political debate.
But it is based on a mistaken premise.
Both sides seem to agree that state and market are the only sectors
worth discussing: politics should move one way or the other along this
linear scale. But there are in fact four major economic sectors: the
market, the state, the household and the commons. The neglect of the
last two by both neoliberals and social democrats has created many of
the monstrosities of our times.
Both market and state receive a massive subsidy from the household: the
unpaid labour of parents and other carers, still provided mostly by
women. If children were not looked after, fed, taught basic skills at
home and taken to school, there would be no economy. And if people who
are ill, elderly or have disabilities were not helped and supported by
others, the public care bill would break the state. ...
The Ground Beneath Our Feet -
19th October 2017, by George Monbiot, published on LabourList, 16th
October 2017 - Some radical ideas for reshaping the economy.
The ideology Labour confronts has penetrated so far into our lives, and
has been so thoroughly internalised and reproduced, that we have found
it difficult to see, or even to name. This ideology is neoliberalism.
Neoliberalism is the doctrine that human society should be defined as a
market, its social relations reimagined as commercial transactions, to
discover a “natural hierarchy” of winners and losers. Any attempt to
limit competition or change social outcomes is treated as hostile to
liberty. Trade unions should be crushed, tax and regulation minimised,
public services privatised or reconstructed in the image of the market.
Inequality is recast as virtuous: a reward for merit and a generator of
wealth, which trickles down to enrich everyone. Efforts to create a
more equal society, it maintains, are both counterproductive and
morally corrosive.
Its assault on the public realm, on collective bargaining, on the
redistribution of wealth, on public protection and on society itself
has caused or exacerbated the multiple disasters we now suffer. So why
does this toxic philosophy still dominate our lives? Principally, I
believe, because its opponents have not produced a coherent new
narrative with which to replace it. Labour’s renaissance, and the
political opening it creates, enables us to tell this story. But it is
crucial that we use this moment to create something new, rather than
burrowing back into the solutions of the past.
Vote Often
- 20th October 2017, by George Monbiot, published in the Guardian 18th
October 2017 - Our representative democracy is scarcely worthy of the
name. 21st Century politics demands a more participatory system
You lost, suck it up: this is how our politics works. If the party you
voted for lost the election, you have no meaningful democratic voice
for the next five years. You can go through life, in this
“representative democracy”, unrepresented in government, while not
permitted to represent yourself.
Even if your party is elected, it washes its hands of you when you
leave the polling booth. Governments assert a mandate for any policy
they can push through parliament. While elections tend to hinge on one
or two issues, parties will use their win to claim support for all the
positions in their manifestos, and for anything else they decide to do
during their term in office.
If you raise objections to their policies, you’re often told, “if you
don’t like it, stand for election”. This response is revealing: it
suggests that only 650 people out of 66 million have a valid role in
national politics, beyond voting once every five years. Political
control under this system is so coarse and diffuse that democracy loses
all but its crudest meaning.
It is astonishing that we put up with this. The idea that any
government could meet the needs of a complex, modern nation by ruling
without constant feedback, and actual rather than notional consent, is
preposterous.
Les communs, la vraie idée révolutionnaire - Par Bertrand Rothé, publié le 20/12/2015 - Pourtant
mentionnés dans le code civil, ces biens dont "l'usage est commun à
tous" auraient pu disparaître si la crise du système néo-libéral ne les
avait remis au goût du jour.
Biens communs, ou communs, voilà un
concept nouveau, à l'intersection des sciences politiques et de
l'économie. Un concept à la mode, qui génère moult publications, autant
de colloques et de livres.
Mais de quoi s'agit-il ?
Ce concept vient de loin, des
communaux, d'une époque où l'Etat n'existait pas encore. Il remonterait
à la révolution néolithique, à cette première révolution agricole. A
l'époque, les hommes se sont approprié des champs qu'ils vont labourer,
ensemencer, moissonner, en d'autres mots travailler, et qui de ce fait
deviendront leur propriété. Le reste de l'espace, les bois qui leur
fournissent le combustible et les terres où ils vont chasser et
éventuellement faire brouter les animaux récemment domestiqués sont des
espaces communs. Cette réalité va s'institutionnaliser, pour pouvoir
les gérer, les administrer de façon durable. Selon les droits locaux,
les paysans pouvaient laisser paître leurs bêtes sur ces communaux,
voire couper du bois, tailler des ajoncs. La première révolution
libérale et son corollaire, le développement de la propriété privée,
ont fait disparaître une grande partie de ces biens communs en
Occident. La loi des "enclosures" à la fin du Moyen Age les réduira.
Les propriétaires terriens vont s'en saisir.